Une troupe de théâtre « permanente »
 
Je n’aime pas le mot « troupe »… Ca fait « militaire », avec le chef et les autres aux ordres… Je préfère parler « d’équipe » bien que ça fasse un peu football, notre métier est quand même un sport… On pourrait aussi parler de « groupe » ou de « communauté » artistique mais c’est trop anonyme ou trop ringard. Aujourd’hui c’est le terme de « compagnie » qui prévaut…
Je n’aime pas ce mot non plus, ça fait un peu « bancaire », « assurance »…
Mais puisque c’est comme ça qu’il faut se présenter, va pour « compagnie » !
De toutes façons qu’importe la dénomination du flacon pourvu qu’on ait l’ivresse du spectacle…
Chez la « Compagnie » Beau Parleur, c’est plutôt le qualificatif « permanente » qui nous intéresse. Nous aimons nous définir comme des acteurs dans la cité.
Tout au long de l’année, nous participons activement à la vie culturelle locale avec nos créations théâtrales, nos interventions « sur commandes » et nos initiatives dans le cadre du Contrat Urbain de Cohésion Sociale.
Nous prenons également plaisir à jouer et à tisser des liens dans les villes et les villages alentours. Nous partons parfois en tournée dans d’autres régions mais nous ne manquons pas de vous retrouver le 1er dimanche de chaque mois (les « Beaux Dimanches ! ») et de garder le contact par cette lettre mensuelle et par d’autres moyens de communication (lire notre magazine « Riche… lieu de Paroles »). Bref, nous avons choisi d’être de quelque part.
Nous ne sommes pas les seuls à penser que dans les villes et les campagnes il faut absolument soutenir les artistes, les poètes et les saltimbanques qui sont là au quotidien et partagent la vie des gens dans le pays où ils habitent. Ils sont indispensables pas seulement pour cette fameuse cohésion sociale qui prend parfois des allures d’arlésienne mais aussi pour pulser, impulser, propulser en permanence des idées, des envies, des émotions et toutes ces beautés éphémères qui donnent un sens à notre vie « quotidienne ».
C’est dans cet esprit que le mois dernier nous avons présenté une création originale sous la forme d’une expo-contée intitulée « Nos Histoires de Chiffons ». Ce spectacle inter-actif est le fruit d’un travail d’enquêtes et d’interviews auprès d’un échantillon de Nîmois(es) de souche et d’adoption sur le thème des tissus, des vêtements, des habits chargés d’histoires. Les 4 représentations données à l’Entraide Gardoise ont été un succès si l’on en  jugepar les réactions émouvantes des spectateurs(trices) qui ont voulu à leur tour nous raconter « leurs » histoires de chiffons…
C’est ainsi également que nous serons le 26 novembre au Centre Jean Paulhan, quartier Mas de Mingue, avec l’association la Pléïade, pour présenter une nouvelle formule de Théâtre Forum Citoyen intitulée « Famille en Jeu » sur le thème de la parentalité (dur, dur d’être parents !).
Enfin, durant ce mois de novembre on célèbre le 20ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et nous reprenons à cette occasion notre spectacle « J’ai des Droits ! » pour le jeune public. Ajoutons à cela nos ateliers de théâtre hebdomadaires adultes/enfants et les réunions multiples (associatives et institutionnelles) auxquelles nous participons… Oui, la vie d’une compagnie théâtrale permanente n’est pas plus reposante que celle de nos collègues qui sont toujours sur les routes et que nous envions parfois…
En attendant le mois prochain, voici un petit virelangue auvergnat à dire tout haut et à méditer ensuite « Chacun ses choix – Chacun chez soi »…
 
et Faï Tirar !
Pour la Compagnie Beau Parleur, JFH.