Peer to Peer (P2P)

Un phénomène national.

Les adeptes du Peer to Peer seraient plus de 7 millions actuellement en France. Ce qui placerait la France en première place des pays européens au niveau du nombre d'utilisateurs P2P. Ce phénomène est dù à l'accroissement du nombre d'utilisateurs des réseaux internet haut débit ADSL ou câblés allant de paire avec des offres pléthores et agressives haut débit proposées par les Fournisseurs d'Accès Internet comme Free, Cégétel ou historique France Télécom (wanadoo).

 

Aujourd'hui par les réseaux haut débit ou très haut débit (ligne téléphonique en dégroupage total) passe du texte et des images bien sûr mais également des fichiers son et même de la vidéo haute résolution. Le logiciel gratuit www.skype.com permet par exemple une conversation téléphonique gratuite via internet et ceci n'importe où dans le monde (voix sur IP). Les offres des FAI proposent désormais par cette même technique de voix sur IP des offres téléphoniques gratuites vers les numéros fixes (exemple freebox, club internet, neuf télécom,...). A quand les communications gratuites par voix sur IP vers les téléphones portables !

 

De nombreux logiciels gratuits de "peer to peer" existent sur le marché pour échanger et partager des fichiers numériques : edonkey, BitTorrent, iMesh, DivX, Emule, www.kazaa.com... aux désespoirs des éditeurs et autres maisons de productions audiovisuelles. En effet, les fichiers échangés par ces logiciels ne sont pas libres de droit la plupart du temps et ceci constitue donc un téléchargement illicite d'une copie personnelle ou plus grave encore d'une copie pirate. Le droit français tolère la copie personnelle (cercle privé) d'une oeuvre originale vers un support vierge dans le but de protéger le support original (CD-ROM pour un logiciel, DVD, K7 vidéo, CD-AUDIO, ... Par contre, la mise à disposition de cette copie à la communauté des internautes par l'intermédiaire d'un logiciel d'échanges P2P peer to peer est illégal.

 

28 organismes des mondes cinématographiques et audiovisuels viennent d'adopter une position commune pour lutter contre la contrefaçon numérique (janvier 2005). Des structures comme la société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP), la société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) ou l'Union des producteurs de films (UPF) ont monté une "plate-forme commune d'actions" sur le sujet.

Trois volets se distinguent : action de sensibilisation et de communication vis-à-vis du grand public, application d'une "riposte graduée" aux actes illicites et développement d'une offre légale de cinéma en ligne.


Pour la partie communication, le collectif d'organismes du secteur du cinéma et de l'audiovisuel compte organiser des campagnes professionnelles et institutionnelles. L'objectif est de "sensibiliser le public à la contrefaçon numérique mais pour modifier l'image de l'internaute contrefacteur aujourd'hui bien perçu par la société". Les fournisseurs d'accès Internet (FAI) seront mis à contribution en insérant un message de sensibilisation et de promotion des sites légaux dans les packs de connexion haut débit livrés aux clients.

Pour la partie sanction, les organismes prônent une "riposte graduée" plutôt sophistiquée : si un internaute est suspecté de piratage, il recevra d'abord un message d'avertissement. Ensuite, le haut débit de son accès sera diminué par la force. En cas de persistance, l'abonnement haut débit sera suspendu ou résilié.

Là aussi, les FAI sont sollicités. "Il convient, dans un premier temps, d'insérer ces éléments de riposte graduée dans les conditions générales de vente des contrats d'abonnements à l'ADSL à très haut débit." , précise le document résumant les principaux points de cette plate-forme commune d'actions.

En règle générale, "l'acte de contrefaçon d'une oeuvre sera constaté par un agent assermenté et sa notification au FAI se fera selon une procédure précise." Dans les cas extrêmes, des actions pénales pourront être engagées (lorsqu'il y a bénéfice commercial de la contrefaçon numérique par exemple).

Pour l'émergence d'offres légales, le collectif d'organismes du monde de l'image prône notamment une "baisse de la TVA applicable au téléchargement" et l'instauration d'un "revenu minimum pour les ayants droit". En l'état actuel de la concertation, les FAI n'ont pas apporté leur soutien à ce programme.

L'utilisation de ces logiciels gratuits P2P est devenu un sport national, un vrai phénomène de société. Le combat semble donc lancer entre l'utilisateur haut débit lamba amateur de films et de musique à revenu souvent modeste et les firmes des majors à gros capitaux garant des droits d'auteur. Mais comme le proverbe latin dit NIHIL NOVE SUB SOLE (rien de neuf sous le soleil) : la cassette audio lancée par Philips à son époque permettait l'enregistrement de musique. Les sociétés audiovisuelles avaient alors décrié ce support qui venait freiner leur bénéfice. Qui n'a jamais enregistré étant enfant un morceau de musique issu de la radio ou d'une autre source sonore ? aujourd'hui les nouvelles générations utilisent internet ... Ce phénomène est accentué par la réduction des bénéfices des majors dù au ralentissement des ventes de DVD (le support arrive à sa phase mature et l'on parle déjà des nouveaux supports haute définition !).

Alors à qui jeter la pierre au consommateur certainement pas... au pirate se livrant aux commerces des fichiers téléchargés illégalement assurément ! Dailleurs parallèlement à cela l'offre en ligne de téléchargements légaux et payants se diversifient : Apple, Microsoft, Virgin, Fnac... Le téléchargement est légal sur ces sites car les droits d'auteur payés par le client lors du téléchargement sont reversés aux éditeurs.

La toile internet bilbliothèque vivante et globale de connaissances partagées doit cependant rester un espace virtuel d'échanges gratuits pour l'humanité.

Heureusement, la radio et les chaînes de télévision ne sont pas payantes sur internet. Car celles-ci ont payés des droits d'auteur pour diffuser leurs programmes et sont rémunérés comme tout média de presse par la publicité. D'ailleurs l'excellent site www.comfm.com les recense toutes. Les offres TV numériques comprenant des chaînes musicales se généralisent également : www.free.fr est un pionnier en la matière.

 

 

Bon film et bonne écoute !

David Gouvenel
Lundi 17 janvier 2005

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