Le responsable d'un forum peer-to-peer interpellé
La police a interpellé jeudi dernier le responsable de Wisighoteam, plusieurs
mois après la fermeture de ce forum consacré au téléchargement
de films piratés. Il risque deux ans de prison et 150 000 euros
d'amende.
Hélène Puel , 01net., le 22/03/2004 à 19h01
L'industrie du cinéma resserre l'étau contre les sites de téléchargements
illégaux. Jeudi dernier, les forces de l'ordre ont interpellé
le responsable de Wisighoteam, un forum sur lequel les adeptes des réseaux
peer-to-peer échangeait conseils et films pirates.
« La lutte contre la piraterie sur Internet est une priorité
» , rappelle Frédéric Delacroix, directeur délégué
de l'Alpa (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) à
l'origine du coup de filet. Sous le couvert du pseudonyme Phoenix, l'homme diffusait
les copies récoltées sur le réseau E-donkey.
Il serait à l'origine de la mise en ligne de plus de 1400 films
pirates.
L'interpellation du responsable du forum s'est déroulée alors
même que Wisighoteam est fermé depuis plusieurs mois. «
Si vous avez commis un délit à une date révolue, vous pouvez
être poursuivi. Même si depuis vous avez arrêté d'enfreindre
la loi. L'interpellation de jeudi est la continuation d'une plainte que nous
avions déposée à l'automne dernier » , rappelle
Fréderic Delacroix.
Depuis mars dernier, les sanctions
sont plus lourdes
Fin octobre 2003, la Brigade centrale de répression des contrefaçons
industrielles et artistiques de la Police judiciaire avait arrêté
la personne étant à l'origine de la diffusion du Monde de Nemo
sur les réseaux de P2P. L'enquête a permis aux forces de l'ordre
de remonter jusqu'au responsable de Wisighoteam.
En vertu de la loi en vigueur à l'époque, Phoenix encourt deux
ans de prison et 150 000 euros d'amende. Depuis le 9 mars dernier
et l'adoption de la loi Perben, les sanctions réprimant le piratage informatique
ont été renforcées. L'article L335-2 du code de la propriété
intellectuelle sanctionne désormais la contrefaçon d'une peine
de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Dans le
cadre de « délits commis en bande organisée, ces
peines sont portées à cinq ans et à 500 000 euros
d'amende » .
« Nous visons les personnes qui relaient massivement les copies
pirates. Ou celles qui sont à l'origine des fichiers. Cependant des particuliers
peuvent se trouver pris dans les filets de la police. A chaque interpellation,
le taux de fréquentation des sites de P2P chute » , souligne-t-on
à l'Alpa, non sans rappeler que la répression n'est pas le seul
message pour lutter contre la piraterie. C'est en tout cas celui qui semble
aujourd'hui avoir la priorité.